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1917... c'était il y a cent ans ! (3/4)


LA DROME ET SAINT-MARCEL, TERRE DE REFUGE

Quels sont les moyens de subsistance des réfugiés ?
Le 2 août 1914, le maire de Valence prend un arrêté créant un Comité Général de Secours pour aider les réfugiés.
Pour vivre, les réfugiés peuvent bénéficier de secours en argent et travailler.
Des secours en argent sont distribués à tout réfugié sans ressources. En 1914, le secours journalier est équivalent à celui versé aux femmes de mobilisés, soit 1 fr. 25 pour les adultes et 0 fr. 50 pour les enfants de moins de 16 ans.
Les listes des bénéficiaires sont constamment révisées et en sont éliminés ceux qui cumulent allocations et travail suffisamment rémunérateur.

En principe, « toutes les dépenses relatives aux réfugiés sont à la charge de l’Etat ; mais les communes peuvent et doivent en outre faire largement appel à la bienfaisance privée ».
La Direction du Contrôle et de la Comptabilité, au Ministère de l’Intérieur, répartit les fonds de secours aux populations des régions envahies.
Elle a versé au département de la Drôme 15 400 fr. pour l’exercice 1915 et 15 850 fr. pour l’exercice 1916.
Si la commune ne peut faire l’avance des dépenses, le maire doit demander d’urgence à la Préfecture la somme nécessaire.
Les maires s’adressent aussi au préfet pour obtenir des vêtements, des chaussures, du mobilier, des ustensiles de cuisine, et tout ce qui peut faire défaut aux réfugiés nécessiteux.

De nombreux réfugiés peuvent également travailler et sont, de ce fait, autorisés à se déplacer par le préfet.
Du fait de la mobilisation massive qui a désorganisé l’économie, les ouvriers réfugiés peuvent être sollicités par des établissements industriels qui manquent de main-d’œuvre (À Belfort, dans le Doubs, à Paris, à Valence ou à Romans). Ce sont les sociétés Gilibert et Tézier (fabricant de pâtes alimentaires), la chocolaterie de Tain, les tanneries et fabriques de chaussures de Romans. En octobre 1916, la cartoucherie de Bourg-lès-Valence emploie 15 hommes, 40 femmes mariées et 23 demoiselles.
Les internés civils peuvent travailler à l’intérieur ou à l’extérieur des dépôts, pour les travaux agricoles ou industriels, seuls ou en équipes, avec l’établissement d’un contrat de travail.
Chaque type de travail est rémunéré.
A la demande du ministère du travail, le préfet recense les chômeurs qui recherchent une occupation et établit une liste par profession. Ce sont essentiellement des ajusteurs, des tisseurs, des mineurs, des métallurgistes.
L’office départemental de placement tente de leur trouver un travail mais souvent les emplois offerts ne correspondent pas à leurs aptitudes ou à leur ancienne profession. On leur propose surtout des emplois dans l’agriculture ou comme domestiques.
En avril 1918, l’armée américaine fait appel, elle aussi, « aux travailleurs inoccupés ».

Ci-dessous, retranscription de la réponse faite sur papier libre suite aux instructions préfectorales du 17 août 1915


Liste des réfugiés ayant droit à la répartition des fonds de secours, « entièrement dignes d’intérêt »



Saint Marcel lès Valence
10 09 1915



1e catégorie : vieillards
Clarenne Jules 66 ans 10F
Clarenne Joséphine 65 ans
2e catégorie :
Gillet Berthe 2 enfants 20F
Chrétien Célestine 3 enfants 20F
Rollin Eugénie 3 enfants 25F
Dupuis Maria 3 enfants 20F
3e catégorie : familles laborieuses et dignes d’intérêt :
Rollin Eugénie
Gillet Berthe















Après le 15 juin 1920, on retrouve un avis favorable pour le maintien de l’allocation pour la famille Gincourt Justin, réfugiée en provenance de Pillon (Meuse) et demeurant à Saint Marcel-lès-Valence.
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