Le Blog des habitants de Saint-Marcel-lès-Valence
et des territoires environnants

Nos ressources en eau (2/2 ) : l'eau d'irrigation

 
Aqueduc de Saint-Nazaire en Royans

 L'eau dite "d'irrigation" n'a pas cette qualification en fonction de son origine, mais de son usage. L'irrigation des cultures utilise l'eau de rivière, mais aussi les eaux souterraines utilisées également pour produire de l'eau dite "potable".
Nous ne disposons pas de statistiques concernant les forages privés puisant en eau profonde.
Sur notre territoire, nous pensons spontanément "eau de la Bourne" quand nous parlons irrigation tant ce réseau a bouleversé la vie économique et la vie tout court des habitants de la plaine de Valence. 
Les ouvrages édifiés au 19e siècle, toujours en service, sont connus de tous : le barrage sur la Bourne à Auberives-en-Royans, l'aqueduc spectaculaire de St Nazaire et le bassin de régulation de l'Ecancière.

 

 
L'histoire ... 

L'histoire du réseau de la Bourne est tout à fait passionnante, depuis sa création sous Napoléon III jusqu'à nos jours. 
A l'origine il était constitué de canaux à ciel ouvert. Depuis le canal principal (Alixan Montélier) et du Canal secondaire (Saint Marcel Bourg-lès-Valence), un chevelure très dense de petits canaux desservaient jusqu'aux quartiers et parcelles des villages de St Nazaire-en-Royans jusqu'à la plaine de Valence. Dans les années cinquante, il fut "bétonné" pour limiter les pertes. Puis il est devenu invisible et sous pression. Une mue spectaculaire mais indispensable à une agriculture moderne.
Le canal secondaire traverse notre commune du Nord au Sud. Depuis la construction de la gare TGV et de Rovaltain en 2000, il n'est plus alimenté. Reste un ouvrage non entretenu et abandonné, mais à qui une deuxième vie pourrait être donnée. Il reste utile malgré lui car il collecte des eaux de ruissellement lors d'épisodes orageux.
 
Ce réseau par sa densité et son histoire fait parti de notre patrimoine commun quelles que soient notre commune et notre activité. Le Syndicat d'Irrigation Drômois a eu la très bonne idée de publier sur son site l'histoire de ce réseau.
Lire l'histoire passionnante du canal de la Bourne.
 
Ce réseau est géré par un syndicat intercommunal, le Syndicat d'Irrigation Drômois (SID). Il comprend un président (M. Bernard Vallon maire de Montélier) et neuf vice-présidents. Le siège est situé à Montélier.
 
Les usages 

 
Station de pompage des Lilas (commune de Chateauneuf/isère)

Le territoire desservi comprend 31 communes (165 000 habitants).
Les deux ressources principales sont l'Isère (34%) , la Bourne (62%) puis viennent le Rhône (2%) et les eaux souterraines de la nappe molasse miocène (2%).
Le réseau sous pression utilise 58% du volume total, le réseau gravitaire (pompage dans les canaux par les usagers) 26% et d'autres réseaux du sud de la Drôme pour 16%. 
Le SID gère 107 stations de pompage, 106 km de canaux pour un réseau de 
2 000 kms.
 705 exploitations agricoles sont desservies sur 26 000 ha. L'irrigation du maïs en diminution représente encore 17% du volume total.

Le réseau sous-pression alimente en volume 94% les agriculteurs, 4% les particuliers (9 000 habitations) et 2% les collectivités. 
A noter que les particuliers représentent 78% des clients du SID.
 
Savez-vous que ce réseau produit aussi de l'énergie avec deux centrales à Auberives et à l' Ecancière lorsque la demande en eau est inférieure à la ressource? L'énergie produite est revendue à EDF.

Les problématiques

Les volumes prélevés dans la Bourne sont limités par la règlementation (un débit minimum restant à la rivière doit être garanti) et aussi par les perspectives d'évolution du  volume global que peut fournir cette rivière. 
Les prélèvements dans l'Isère ne sont pas pour autant illimités en raison des nombreuses usines hydroélectriques qui jalonnent sont parcours et qui imposent la aussi des minima.

Si les prélèvements dans le Rhône sont envisagés, l'éloignement du fleuve fait que ce développement sera un investissement lourd et les dépenses en énergie problématiques.

Afin de mieux maîtriser l'avenir à moyen terme (horizon 2050) de ce réseau, le SID a entrepris une étude qui en est au stade de la conclusion sur l'état des lieux. 

Beaucoup d'autres infos sont sur le site du SID.


Ces deux articles n'ont d'autre ambition que de présenter une synthèse comprenant des éléments d'information auxquels chacun peut accéder. Vos commentaires et vos réflexions pourront la compléter et l'enrichir.
S'il doit y avoir une conclusion, c'est que nos approvisionnements en eau ne vont pas de soit. La distribution et le partage de cette richesse naturelle exigent beaucoup d'efforts et de compétences. 
Cette ressource autrefois abondante que l'on pouvait dépenser sans compter, doit devenir de plus en plus l'objet de notre attention. Une ressource vitale dont les volumes disponibles deviennent de plus en plus incertains pour les futures générations.
 
AP
Nos ressources en eau (2/2 ) : l'eau d'irrigation Nos ressources en eau (2/2 ) : l'eau d'irrigation Reviewed by Alain PANAYE on 9.8.23 Rating: 5

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