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Découverte de l'atelier d'horlogerie Rolland

 

 
 Au 37 de l'avenue de Provence, vous connaissez sans doute la boutique d'horlogerie Rolland.
 Vous poussez la porte et le petit univers qui s'ouvre à vous est étonnant. Votre regard ne sait où se fixer. Là, la vitrine des montres ou ici celle qui présente bracelets, colliers, bijoux, et encore, là-haut, les pendules. Une diversité qui vous étonne en découvrant le clinquant et le classique mêlés.
 
Peut-être êtes-vous venu pour acheter votre nouvelle montre ou pour faire changer une pile à l'agonie. Mais si votre visite est destinée à déposer votre montre en panne ou votre pendule à restaurer, vous imaginez que votre dépôt va désormais emprunter un chemin que vous ne pouvez pas connaître. Mais que se passe-t-il dans l'arrière-boutique ? 
C'est pour parcourir ce chemin que nous avons sollicité une visite privilégiée de l'atelier.
 
Les présentations 
 
Rémy et Catherine Rolland ont suivi presque en même temps une formation professionnelle qui répondait à une passion bien ancrée, celle de l'horlogerie. Ce fut au lycée professionnel de Morteau dans le Doubs. Une formation de qualité que nos deux jeunes étudiants apprécièrent, mais qui avait ses contraintes.
Rémy originaire de Carcassonne et Catherine de Tours, eurent l'opportunité de goûter aux plaisirs de l'internat, des transports interminables pour rejoindre leurs familles, et des fins de semaine caractérisées par l'absence de distraction organisées. Cela se passait vers 1980 dans un village de montagne, alors vous pensez...
Ils survécurent, à deux c'est mieux, et purent penser à une vie professionnelle assumée.
 
Valence 

En 1983 Rémy crée une horlogerie-bijouterie à Valence quartier du polygone. En 1987 Catherine le rejoint et travaille dans l'entreprise. Un atelier de réparation se développe pour les professionnels. En 1992, elle est recrutée par l'entreprise Crouzet où elle travaille pendant cinq ans.
Mais le quartier évolue, la clientèle également et l'activité décline. En 1996 et 97 deux enfants. Le couple décide de déménager l'atelier.

Saint Marcel

En 1997, Rémy et Catherine aménagent leur atelier au 37 avenue de Provence dans une maison dont ils sont propriétaires. La réparation d'horlogerie se développe pour les besoins des particuliers et des horlogers-bijoutier.

En 2003, c'est une évolution sensible qu'ils décident de donner à leur activité.
Ils créent la boutique pour répondre à une attente de leurs clients particuliers.
Catherine se charge de l'accueil et de la vente de produits d'horlogerie tout en restaurant pendules et horloges, sa passion.

À partir de 2015, l'atelier peut obtenir les accréditations de grandes marques (Tissot, Oméga, Longines, Rado, Tag Heuer et Seiko).
Les accréditations permettent à l'atelier d'être inscrit sur le réseau des professionnels chargés du SAV des marques. Cela autorise l'accès à leurs pièces détachées, ce qui est vital.
Ces accréditations sont payantes et s'obtiennent après un contrôle des marques sur la capacité technique et la qualité des prestations de l'atelier. Des contrôles sont opérés périodiquement.
L'atelier d'horlogerie Rolland travaille alors pour ses propres clients, pour ceux qui sont orientés par l'accréditation et les quelques horlogers-bijoutier qui ne disposent pas de moyens techniques ou d'accès aux pièces détachées. Viennent s'ajouter les ventes de la boutique.
Cette diversité et cette croissance se conjuguent avec des techniques qui se multiplient et la reprise des mécanismes mécaniques. Cela développe l'activité. Il faut recruter.
 
Des têtes nouvelles apparaissent alors dans l'atelier, le temps des embauches et de l'arrivée de nouveaux apprentis.
Aujourd'hui, Louis apprenti en alternance, a été recruté en 2023. Il a obtenu son CAP et prépare en deux ans un Brevet des Métiers d'Art (BMA).  

L'atelier
 
Sous les toits, après deux volées de marches d'escalier, nous voici dans l'atelier.
Le domaine des petites pièces pour des systèmes à la fois d'une grande précision, souvent artistiquement créés et que seul le professionnel doté d'un monoculaire peut ausculter ? Pas seulement...
Lorsque ces petits cœurs complexes battent avec difficulté ou de façon erratique, que faire ? Certaines machines et accessoires parfois très sophistiqués sont des aides sûres et indispensables. Rémy explique au novice.
Une montre doit être déboîtée et nettoyée avant toute intervention. Il existe une "machine à laver" qui utilise plusieurs bains et produits pour vous rendre un mécanisme brillant comme neuf. 
Vous voulez vérifier et mesurer l'étanchéité d'un boitier ? Placé sous une cloche pressurisée, une mesure précise vous sera donnée.
Votre montre divague et ne se remonte plus automatiquement quand vous la portez ? Une machine qui ressemble à un carrousel d'apprentissage pour astronautes (un peu plus petit) vous donnera le diagnostic.
La réparation dans cet atelier, c'est aussi de la mécanique, de la petite mécanique, de la très petite mécanique. Pour cela un tour, une perceuse et autres outils pour lilliputiens.
 
Et puis, des masses plus volumineuses captent votre regard. C'est le quartier des pendules et des horloges. Des horloges qui, bien que dépouillées de leurs atours, règnent en majesté sur leur banc de réparation. 
Catherine précise que souvent, ces vieilles choses ne peuvent plus bénéficier de pièces détachées. C'est alors qu'il faut usiner, réparer la dent d'une roue ou remplacer les paliers d'un axe et enfin, régler minutieusement les mécanismes fatigués. Mais une restauration de ces machines, c'est aussi restaurer des cadrans qui sont parfois de véritables œuvres d'art, une gageure parfois sous les doigts de Catherine.
Tous deux m'expliquent avec justesse, qu'ils s'étonnent encore de constater que pour construire ou restaurer ces objets, les savoirs-faire nécessaires sont parfois complexes et appartiennent à de nombreux métiers.

Dans l'atelier, des multitudes de casiers posés sur le sol ou suspendus au mur contiennent des pièces détachées parfaitement référencées et rangées, la garantie de pouvoir réaliser les autres tâches... tient, un autre métier !

 Le futur

Catherine et Rémy appréhendent le futur avec sérénité.
Catherine aime le soin qu'elle apporte aux pendules et aux horloges. Mais le contact avec la clientèle est aujourd'hui une activité qu'elle apprécie beaucoup. L'accueil devrait pouvoir être agrandi et ce projet apportera plus d'aisance et de confort à ses clients.

Rémy quant à lui souhaite poursuivre son activité professionnelle tant qu'il en aura la capacité. Il serait soulagé et rassuré de pouvoir confier la gestion très chronophage de l'entreprise à une autre personne. Il envisage aussi d'être candidat au label "Maitre Artisan d'Art".
 
Tous deux vivent à Saint-Marcel la vie qu'ils ont souhaitée... alors.
 
Nous avons remercié Catherine et Rémy pour leur disponibilité et leur accueil.


AP

Découverte de l'atelier d'horlogerie Rolland Découverte de l'atelier d'horlogerie Rolland Reviewed by Alain PANAYE on 2.3.24 Rating: 5

2 commentaires:

POINTURIER Daniel a dit…

Magnifique reportage (texte et photos) Bravo et merci !!
Nota: Morteau cité dans le texte apparait comme un "trou perdu" que nenni il s'agit d'un gros bourg, également capitale de la saucisse de Morteau où sont fondues les cloches des vaches Comtoises. A voir vaut le détour!!

D POINTURIER

Sablier a dit…

A la bonne heure ! Quelques lignes pour ce couple que je qualifierais de passionnés passionnants.
L'aimable patronne, la seule que je connaisse de ce tandem m'a, de par sa patiente technicité, bichonné et réanimé la pendule chérie ( et de marbre !), que mon arrière grand mère avait reçue pour son mariage.
Comme ça, je vois l'une et pense à l'autre, tous les jours !
Merci, Madame.

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