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et des territoires environnants

NOUVELLES ZONES D'ACTIVITES A L'ENTREE DE SAINT-MARCEL: Quelle évolution souhaitons-nous pour notre commune ?( Suite du débat )

C' est effectivement la question.
C’est l’identité de notre territoire et la qualité de notre cadre de vie et du « vivre ensemble » qui se joue au fil des choix que nous faisons sur notre commune.
Les projets de zones d’activités au Plovier posent à nouveau cette question.
Le PLU a prévu plusieurs hectares de zones d’activité sur cette partie de la commune (Plovier est et ouest).
Le projet qui fait débat aujourd’hui (dénommé « zone du Pas du Buis » par le lotisseur) concerne environ 23744M² de terrain agricole, pour une surface Hors Œuvre Nette de 14.246 m². Six lots sont prévus, a priori à destination d’enseignes nationales de restauration et d’hôtellerie.La question d’y accueillir la chaîne de restauration rapide « mac Donald » est à mon sens l’arbre qui cache la forêt.
Cette enseigne effectivement n’est pas le symbole d’une économie soucieuse de développer des emplois pérennes et de proximité. Quant aux produits eux-mêmes ils sont le fruit d’une certaine industrie agro-alimentaire qui a encouragé la disparition d’une agriculture de proximité et de qualité dont nous avons grand besoin aujourd’hui sur nos territoires et notamment à Saint-Marcel. Enfin, bien sûr la restauration rapide repose avec force la question de la nature et des volumes de déchets occasionnés (nourriture, emballages…) et de la dispersion d’une certaine quantité sur les alentours (bords de route et chemins, champs, jardins). Une question qui, d’ ailleurs, ne concerne pas seulement ce secteur d’activités.

Mais la question de fond à mon sens serait pourquoi une nouvelle zone d’activités (le mot « zone » en dit long sur l’image que l’on valorise ainsi …) et pour favoriser quel type d’activités?
Je pense que tous, élus comme citoyens, nous avons une réelle responsabilité dans les choix économiques effectués.
Le projet sus mentionné et qui fait débat aujourd’hui ne contient aucun critère qualitatif sur le type d’activités économiques invitées à s’installer et aucun réel critère environnemental. La charte environnementale prévue au dossier n’ayant aucun caractère réglementaire.
Or le projet d’aménagement et de développement durable prévu dans le Plan Local d’Urbanisme précise en ce qui concerne les futures zones d’activité prévues à l’ouest de Saint-Marcel :« Situées en entrée de ville ces zones devront faire l’objet d’une attention particulière en ce qui concerne la qualité de l’urbanisme, du paysage et des constructions elles mêmes ».

Pour ma part je pense qu’il n’y a pas à ce jour de cohérence architecturale et environnementale sur les projets actuels et sur cette entrée de Saint-Marcel.
Ensuite, je pense que nous pouvons localement privilégier en amont des projets économiques qualitatifs : des activités de proximité, créant du lien, des activités s’inscrivant également dans une démarche soucieuse de l’environnement naturel et de la valorisation de ses ressources. De tels projets sont possibles et seraient le signe d’une économie choisie et non subie. Des projets a priori favorables au budget communal, favorables à l’emploi et favorables à l’identité de notre commune. Ce qui est un avantage indéniable sur le long terme.
Enfin, il n’est pas possible et souhaitable à mon sens de voir l’agriculture disparaître de l’entrée de Saint-Marcel. Avoir une politique engagée de valorisation et de développement d’une agriculture de proximité devrait être une priorité économique. Si nous voulons manger bon et local…il faut des agriculteurs, il faut des jeunes paysans, il faut des terres agricoles. Au cœur même des territoires qui s’urbanisent.

Je me permets de rebondir sur l’expression de « zone vide » que Monsieur Barnaud utilise. Cette expression m’interpelle parce que j’ai à plusieurs reprises entendu des acteurs locaux assimiler des terres agricoles à des espaces vierges ou vides. Cela m’interroge grandement.
Une terre agricole, qui a été travaillée de génération en génération, ne devient pas pour moi une « zone vide » parce que la Lacra est venue la border. Une terre agricole n’est pas « vide » et ne réclame pas forcément le « plein » d’une zone d’activités qui bien souvent par la manière dont elle est conçue contribue à l’artificialisation de nos territoires et à l’imperméabilisation des terres.

Ce sont des vrais choix sur lesquels, en tant que citoyens, nous avons une réelle responsabilité. Il s’agit de l’identité de la commune – cité dortoir ou ville-campagne accueillante-, il s’agit de l’économie que nous voulons – surconsommation subie ou proximité choisie-, il s’agit de la qualité de notre vivre ensemble. Je crois qu’élus et citoyens, tous désireux de choisir la meilleure évolution, nous pouvons ensemble dessiner les contours du Saint-Marcel que nous aimons : une commune accueillante riche de sa diversité, riche de ses équilibres, audacieuse dans ses choix. Une commune dont l’âme se perpétue et se renouvelle à la fois.

Cela n’a pas de prix.
Mais cela a une grande valeur.
Emmanuel Lachaume
NOUVELLES ZONES D'ACTIVITES A L'ENTREE DE SAINT-MARCEL: Quelle évolution souhaitons-nous pour notre commune ?( Suite du débat ) NOUVELLES ZONES D'ACTIVITES A L'ENTREE DE SAINT-MARCEL: Quelle évolution souhaitons-nous pour notre commune ?( Suite du débat ) Reviewed by Coubert on 3.11.10 Rating: 5

2 commentaires:

Amélie a dit…

Evidemment, ce débat est intéressant. Le problème que pose l'installation, entre autres du Mac Do mais aussi des autres projets, est avant tout une réflexion sur l'avenir de la commune st marcelloise. Comment voit-on St Marcel à moyen terme : les st marcellois veulent-ils devenir la banlieue valentinoise ou souhaitent-ils garder leur âme de "village" ? Quel futur souhaitons-nous pour nos enfants ? L'image que nous souhaitons pour St Marcel est-elle une image de goudron, de lotissements et de groupes industriels inintéressés par l'environnement et les valeurs humaines, ou souhaitons-nous voir dans notre commune des espaces verts, naturels, avec une véritable logique d'implantation et un savoir pour les générations futures?
Toutes ces questions apportent bien entendu des réponses subjectives, mais méritent une réflexion poussée et surtout commune aux st-marcellois, qui n'a peut-être malheureusement pas eu lieu...

Pierre Baduel a dit…

Alphonse Allais était, début 20e siècle, un humoriste. Pour ne pas défigurer notre cadre de vie, il préconisait de construire nos villes à la campagne. J'ai bien peur qu'il ait été pris au sérieux !
J'ai l'impression d'être impuissant devant toutes ces décisions qui se prennent dans notre dos. Y a-t-il un pilote dans l'avion ?
Combler les zones vides ! Où sont-elles ces zones vides ? Dans quelles têtes ?

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