Le public conquis par le spectacle de Nicolas Moro

Ce vendredi 12 décembre, le Théâtre de Surel accueillait Nicolas MORO pour une soirée "Châtaignes et Vin chaud". 

Nicolas Moro est un artiste aux talents multiples (chanteur, auteur-compositeur, musicien) qui, pour nous, s'est produit en solo sans son orchestre, accompagné de sa seule guitare.

 

Jambes bien plantées sur le plateau, guitare agile dans les mains, Nicolas Moro nous a saisi dès les premiers accords et surtout, dès les premiers mots. 

Les mots, il les manie avec justesse, sans concession, quand bien même pourraient-ils être empreints de férocité. S'il fustige les idées reçues, les différences, c'est avec élégance. Pas de message, mais un deuxième degré souvent présent au détour d'un ver, pas de dramaturgie, mais une ironie charmante tournée en dérision. Si l'on rit et si l'on sourit souvent, nous n'en trouvons pas la source dans un vocabulaire provocant, mais dans le sens que nous donnons, nous, aux touches que Nicolas Moro parsème sur ses phrases avec ses mots, d'où émerge l'émotion. 

 

L'ironie est toujours présente, mais elle n'est jamais blessante. Lorsqu'il prend à partie le public, les dialogues savoureux qu'il improvise sont toujours respectueux, ses flèches, en ricochant sans blesser, n'en sont que plus belles.

Il a aussi chanté Georges Brassens (honnêtes gens) qui évoque les politiques bien au chaud alors qu'ils envoient le peuple aux casse-pipe, et Bernard Dimey (Frédo) qui décrit l'humanité sous le masque d'un malfras abominable. Pour Nicolas Moro, c'est comme un peu si ces auteurs étaient ses porte-voix et qu'il les poussait avec douceur sur le devant de la scène en disant "dites-leur vous-deux, moi, je suis sur le fil, c'est trop difficile". 

Car Nicolas Moro est un gentil généreux, qui partagent ses valeurs derrière les stratagèmes de l'autodérision et de l'humour. 

Ses anecdotes, ses "cerises" savoureuses, jamais gratuites nous ont fait goûter ses transitions.

 

La gaieté et l'émotion mêlées sont sans doute les bonnes ondes que tous ont ressenties ce vendredi, offertes par un spectacle et un artiste d'une "grande humanité". Ce sont les mots que nous retiendrons, car ils nous paraissent caractériser le mieux Nicolas Moro et son spectacle.

Le public unanime ne s'y est pas trompé. Il a manifesté son enthousiasme et sa gratitude avec force. 

 

 Ah et oui, n'oublions pas les tables rondes bien propices aux échanges entre personnes qui ne se connaissaient pas, tables accueillantes, nanties de châtaignes et de vin chaud appréciés, servis par des bénévoles toujours souriants et disponibles. 

 

 AP